La pensée dichotomique et la perte de poids

Une pensée dichotomique basée sur le principe du « tout ou rien » ou du « noir ou blanc » favoriserait le risque de rebond pondéral après une perte de poids. Selon les auteurs, l’entendement dichotomique serait associé à la mise en œuvre d’une restriction alimentaire trop rigide.

Publié le 18 janvier 2016

La pensée dichotomique et la perte de poids

Cette enquête a été menée en ligne par une équipe de chercheurs de l’Université de Wageningen aux Pays-Bas. Celle-ci a inclus 241 Néerlandais âgés de 15 à 74 ans, avec une majorité de femmes. Deux questionnaires ont été préparés. Le premier permettait d’évaluer le niveau de « pensée dichotomique » des individus, c’est-à-dire leur prédisposition à penser de manière binaire. Certaines questions portaient exclusivement sur l’alimentation « Je vois les aliments comme bons ou mauvais », « Je vois mes tentations pour faire un régime comme des succès ou des échecs ». Le second questionnaire permettait d’évaluer le niveau de restriction alimentaire des participants. De plus, les individus devaient indiquer s’ils avaient perdu du poids durant les cinq dernières années et s’ils avaient regagné partiellement ou totalement ce poids depuis.

Les résultats de cette enquête ont permis de mettre en évidence l’impact de la pensée dichotomique sur le niveau de restriction alimentaire. Ainsi, il existe une corrélation entre l’intensité de la restriction et la reprise de poids. Les personnes ayant une vision binaire de manière générale tendraient à restreindre davantage leur alimentation lors d’un régime et à reprendre ce poids postérieurement. Lorsque la restriction est exercée de manière trop stricte, elle peut entraîner une phase de désinhibition alimentaire. Les individus ont alors la sensation d’avoir « violé » leur régime lors du moindre écart et sont ainsi incapable de maintenir un poids stable. Une restriction plus souple n’engendre pas de sentiment de culpabilité ou d’anxiété et conduirait à un bien-être accru et au meilleur maintien de la perte de poids. « Une approche plus flexible du régime sans qualifier les aliments gras ou sucrés de « mauvais » semble être une meilleure alternative dans le processus de perte de poids puis le maintien de cette perte par la suite » souligne l’auteur.

Source : Palascha A. van Kleef E., van Trip HC(2015) How does thinking in Black and White terms relate to eating behavior and weigt regain ? Journal of Health Psychology; 20(5):638-48

Eva Guenaire

 

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