Viande : à chaque génération, sa conso !

Le Credoc publie une enquête sur la consommation individuelle de produits carnés. Elle révèle une évolution marquée des pratiques de consommation de ces produits au sein des jeunes générations. Celle-ci accompagne l’évolution des régimes alimentaires.

Publié le 21 septembre 2018

Viande : à chaque génération, sa conso !

À la demande de l’interprofession bétail et viande française (Interbev), le Credoc a évalué la consommation individuelle de produits carnés des Français grâce à son système d’enquête sur les comportements et consommations alimentaires en France (CCAF). Première constatation : la consommation de viande diminue. Depuis 20 ans au moins. La viande de boucherie (bœuf, veau, agneau, porc frais et viande chevaline) sont les plus concernées par cette diminution. En 2007, la consommation moyenne était de 58 g, elle est passée à 46 g par jour, selon les auteurs de cette étude. Ils notent par ailleurs une baisse plus marquée dans les catégories sociales aisées et chez les ouvriers. Évolution des comportements alimentaires, hausse des prix, inquiétudes pour la santé, le bien-être animal ou l’environnement ou encore inadéquation de l’offre avec les attendes des plus jeunes sont les principaux arguments avancés pour expliquer cette évolution. Ainsi, si 81 % des acheteurs ont une bonne image de ces produits, ils sont 47 % à penser qu’ils sont consommés en trop grande quantité, 31 % que leur production est néfaste pour l’environnement ou encore 25 % qu’ils augmentent le risque de certains cancers. Question praticité, les consommateurs, et notamment les jeunes générations, se laissent de plus en plus séduire par le prêt-à-manger. Les produits carnés contenus dans les sandwichs, hamburgers, plats préparés, etc. représentent 25 % des actes de consommation de produits carnés en 2007 et 30 % en 2016. Au final, en 2016, les plus grands consommateurs de produits carnés sont les 18-24 ans à la fois en quantité et en nombre de prises par semaine. À noter également que les produits transformés (viande présente dans les plats préparés, sandwichs, pizza, burgers, etc.) constituent une part significative de cette prise alimentaire : 42 % contre 23% chez les 55-64 ans. Ces derniers restent les plus grands consommateurs de viande de boucherie.

Les régimes alimentaires évoluent

Les auteurs de cette enquête notent que l’évolution de la consommation de viande accompagne celle des régimes alimentaires. Ils distinguent cinq profils :

  • Les pressés, qui consomment de nombreux produits de snacking,
  • Les adeptes des céréales, accrocs aux céréales, lait mais aussi riz et volaille,
  • Les basiques, qui consomment plus liquides avec compotes, soupes ou ultra-frais laitier,
  • Les bons vivants qui raffolent de boissons alcoolisées, légumes secs, charcuterie et fromage,
  • Les gastronomes qui privilégient les produits bruts.

En dix ans, les deux premières classes ont gagné du terrain : + 5 % pour la première et + 3% pour la seconde. Les jeunes générations y sont fortement représentées et consomment plus de produits carnés que la moyenne. Ainsi la catégorie des « pressés » regroupe aujourd’hui principalement les millenials urbains avec enfants et les catégories socioprofessionnels modestes (CSP-). Ils consomment la viande principalement sous la forme d’ingrédients mais aussi du jambon et des steacks hachés. La classe des adeptes des céréales concerne plutôt les millenials et catégories socioprofessionnelles élevés (CSP+), ils consomment principalement de la volaille et des steacks hachés.

Chez les plus âgés, la classe des « basiques » se développe fortement alors que les classes des « gastronomes » et des « bons vivants » régressent de 24 et 9 % respectivement. Les consommateurs basiques (davantage de femmes retraitées et CSP+) consomment moins de produits carnés, et choisissent principalement du jambon. Les gastronomes (principalement représentés par les retraités et CSP +) sont les plus grands amateurs de morceaux de viande bruts tels que côtes de porc, poulet rôti, steack de bœuf ou rôti de porc. Quant aux bons vivants (généralement retraités et CSP -), ils affectionnent saucisson, pâté de campagne ou jambon cru en plus des classique jambon blanc et steack âgé.

« Les régimes alimentaires, liés à chaque génération, sont donc caractérisés par des consommations de viandes très différentes », notent Gabriel Tavoularis et Elena Sauvage, les auteurs de cette étude. Une cartographie des habitudes alimentaires qui reflètent bien les évolutions des modes alimentaires.

Source : Credoc.

VCD

 

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