Cancer et alimentation : quelle prévention ?

Près d’un décès sur six dans le monde est dû au cancer. Cette maladie, qui a fait 8,8 millions de morts en 2015, touche toutes les populations, à tous les âges. Le nombre de cas ne cesse d’augmenter et l’impact économique est considérable. « Actuellement, on estime qu’entre 30 et 50 % des cancers pourraient être évités en agissant sur les principaux facteurs de risques, notamment comportementaux et alimentaires. Pourtant, entre surmédiatisation et informations parfois contradictoires, il est souvent difficile de s’y retrouver », écrit Nadia Bastide-Sibille, dans son ouvrage L’essentiel sur alimentation et cancer, paru le 31 janvier 2019 aux éditions Parresia.

Publié le 04 février 2019

Cancer et alimentation : quelle prévention ?

Dans ce travail, Nadia Bastide-Sibille, chercheur en nutrition et journaliste scientifique, décortique les liens qui unissent alimentation et cancer, aliment par aliment, cancer par cancer, en se basant sur les récentes conclusions du WCRF (World Cancer Research Fund) parues au printemps 2018.

Le cancer du sein en France

Elle revient ainsi sur le cancer du sein, l’un des quatre cancers les plus fréquents et les plus mortels en France, avec celui du poumon, de la prostate et le cancer colorectal. Celui-ci est responsable du plus grand nombre de décès chez la femme. En 2012, près de 50 000 nouveaux cas ont été recensés et le nombre de décès s’est élevé à environ 12 000. Entre 2005 et 2015, l’Institut national du cancer a observé une baisse continue du nombre de décès, en grande partie expliqué par des dépistages plus fréquents et par l’arrêt de l’utilisation massive des traitements hormonaux substitutifs chez les femmes de 50 à 70 ans. La France se situe parmi les pays présentant les taux de survie les plus élevés d’Europe.

Les ennemis au quotidien

D’autres facteurs, alimentaires permettent de limiter les risques de cancer du sein. Ainsi, l’alcool est un ennemi redoutable. En 2015, 7,5 % de nouveaux cas de cancers décelés chez les femmes en France ont été attribués à la consommation d’alcool. En matière de cancer du sein, les risques augmenteraient dès le premier verre selon le Word Cancer Research Fund/American Institute for Cancer Research. En postménopause, les risques de cancer du sein augmenteraient de 9 % par verre et par jour, et en préménopause de 5 %.
Une activité physique hebdomadaire serait préventive et diminuerait de 13 à 17 % le risque de cancer du sein. Son effet protecteur n’est pas uniquement lié à l’équilibre de la balance énergétique, mais aussi à des effets systémiques, hormonaux et métaboliques dont les bénéfices sont observables au niveau physique, mental et social. Enfin, il est à noter que l’allaitement, d’une durée supérieure à 6 mois, aurait également un rôle protecteur contre le cancer du sein.

Quels sont les bons réflexes à adopter ?

Avoir une alimentation saine et équilibrée, pratiquer une activité physique régulière, limiter au maximum sa consommation d’alcool sont les bons réflexes à avoir, que ce soit en prévention, pendant ou après un cancer. À la suite d’un cancer du sein, il est particulièrement recommandé entre autres de :

  • consommer des aliments contenant des fibres ;
  • consommer des aliments contenant du soja ;
  • diminuer sa consommation de lipides, en particulier d’acides gras saturés ;
  • avoir un IMC entre 18,5 et 24,9 kg/m2 ;
  • être actif physiquement.

Source et pour en savoir plus : L’essentiel sur… Alimentation et cancer.

 

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