Aliments ultratransformés et santé : du nouveau du côté de l’Inserm et du CNRS…

Des scientifiques ont étudié les impacts sur la santé d’une alimentation riche en aliments ultratransformés. De nombreux processus biologiques seraient affectés…

Par Laurent Feneau, publié le 03 septembre 2025

Aliments ultratransformés et santé : du nouveau du côté de l’Inserm et du CNRS…

Coordonnée par le biologiste Romain Barrès, chercheur à l’Institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire de Sophia Antipolis (Inserm, CNRS et université Côte d’Azur), une nouvelle étude confirme de nombreux résultats récents issus d’observations épidémiologiques. Selon le journal Le Monde, elle indique surtout, avec un haut niveau de preuve, que les aliments ultratransformés (AUT) sont délétères, indépendamment de la quantité de calories ingérées. Pour étayer le lien causal entre AUT et maladies, les chercheurs ont procédé à un essai clinique, analogue à ceux qui sont menés sur les médicaments, dans lequel ils ont enrôlé une quarantaine de personnes. Dans un premier temps, l’alimentation des participants a été contrôlée pendant trois semaines : certains s’alimentaient avec des repas ultratransformés à plus de 75 %, tandis que l’on fournissait aux autres des repas composés d’aliments pas ou peu transformés. Pendant trois autres semaines, les rôles ont été inversés : ceux qui avaient reçu une alimentation ultratransformée ont eu droit à une alimentation peu ou pas transformée, et vice versa.

Des effets sur la biologie des individus

Premier constat : en seulement vingt et un jours, le régime ultratransformé augmente la prise de poids de près de 1,5 kilo, principalement en masse graisseuse, par rapport à un régime pas ou peu transformé. Cette part « visible » de l’effet des AUT est associée à des bouleversements de la biologie des individus. Le taux de cholestérol, par exemple, est affecté, en lien avec une baisse de la concentration des hormones impliquées dans le métabolisme énergétique – c’est-à-dire la faculté de l’organisme à « brûler » les graisses et les sucres. Plus surprenant, une baisse de concentration du lithium est également induite par le régime ultratransformé. « Or, le lithium est un régulateur de l’humeur, rappelle Romain Barrès. Il est possible que cela joue un rôle dans les troubles dépressifs associés à la consommation d’aliments ultratransformés », conclut Romain Barrès.

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