Besoins en sucre : existe-t-il un risque d’addiction ?
Curieusement, il existe des récepteurs du goût sucré dans l’intestin, le pancréas et même le cerveau. Mais comment le sucre nous procure-t-il du plaisir ?

Le sucre est un carburant énergétique indispensable, mais il est préférable de le consommer sous la forme d’un apport en sucres lents, limitant ainsi le risque de diabète. Le sucre, chimiquement le glucose, est un carburant utilisé par toutes nos cellules pour produire rapidement de l’énergie. Il est brûlé en présence d’oxygène dans de minuscules chaudières cellulaires : les mitochondries, libérant de l’eau, du gaz carbonique et de l’énergie. À l’échelle du corps humain, c’est environ de 300 à 500 grammes de glucose qui sont ainsi consommés chaque jour, une quantité variable selon nos dépenses énergétiques. un adulte moyennement actif, doit être apporté par le sucre. Mais attention, il est préférable que cet apport soit assuré par des sucres lents, l’amidon contenu dans le pain, les pâtes ou le riz. Par exemple une assiette de pâtes apporte environ 80 grammes de glucose sous forme d’amidon. Ainsi la digestion assez lente de l’amidon évite des à-coups de la glycémie qui fatiguent le pancréas.
Peut-on parler d’addiction au sucre ?
L’attirance pour le goût sucré est innée chez l’homme, sans doute parce que le glucose est un carburant essentiel pour nos cellules. Curieusement, il existe des récepteurs du goût sucré dans l’intestin, le pancréas et même le cerveau. Mais comment le sucre nous procure-t-il du plaisir ? Il active deux régions du cerveau, l’insula puis l’amygdale qui nous font ressentir du plaisir. Pour y parvenir, le cerveau stimule la libération d’une hormone clé de l’envie, la dopamine. Cette clé stimule le circuit du plaisir et l’insula s’active. La solution pour éviter les phénomènes d’addiction est de déconditionner le cerveau à l’excès de sucre et de se réhabituer à consommer moins de boissons et d’aliments sucrés, pas trop souvent dans la journée, et de limiter l’apport de sucres rapides à moins de 50 grammes par jour. Au final, si le sucre est un carburant énergétique indispensable, il est préférable de le consommer sous la forme d’un apport convenable en sucres lents et de l’associer à une activité physique suffisante pour assurer une dépense énergétique adaptée, limitant le risque d’obésité par transformation de l’excès de glucose alimentaire sous forme de graisse.
Références :
Bernard Sablonnière
Neurobiologiste, professeur des universités − praticien hospitalier, faculté de médecine, Inserm U1172, Université de Lille
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