“ Drunkorexie ” : attention danger !

Sauter des repas pour pouvoir consommer davantage d’alcool sans craindre d’augmenter ses apports caloriques… Cette très mauvaise idée est en train de prendre de l’ampleur, au point d’inquiéter le corps médical.

Par Laurent Feneau, publié le 04 septembre 2025

“ Drunkorexie ” : attention danger !

La « drunkorexie » (ou « alcoolorexie ») est un néologisme formé à partir des mots drunk (de l’anglais, être ivre) et anorexie. Il est apparu pour la première fois, il y a une quinzaine d’années, dans un article du New York Times. La journaliste Sarah Kershaw l’employait alors pour décrire comment certaines personnes adoptaient des comportements de jeûne volontaire afin de limiter la prise de poids liée à leur consommation d’alcool. Depuis, le phénomène s’amplifie et fait l’objet de recherches plus approfondies. En France, une étude de cohorte sur cinq ans, suivant des étudiants recrutés en première année à l’Université puis réévalués après deux et quatre ans, est actuellement en cours et devrait apporter des éléments nouveaux sur la dynamique de la drunkorexie chez les jeunes adultes.

Que faire face à la drunkorexie ?

En attendant, des travaux mettent d’ores et déjà en évidence l’importance des motivations de conformité : certains jeunes pratiquent la drunkorexie non seulement pour s’intégrer à un groupe ou se sentir acceptés, mais aussi pour éviter d’être stigmatisés ou se sentir exclus s’ils ne se conforment pas aux attentes en matière de consommation d’alcool et de contrôle du poids. Au-delà, limiter la progression de la drunkorexie suppose des actions collectives et de santé publique, visant notamment à renforcer la prévention chez les plus jeunes, dès le collège et le lycée, en intégrant à la fois l’éducation sur les risques liés à l’alcool et la sensibilisation aux troubles alimentaires. Le repérage précoce de la drunkorexie passe notamment par la formation des professionnels de santé et des acteurs du milieu éducatif à mieux identifier ces comportements.

Références : Ludivine Ritz, Université de Caen Normandie

Lire l’article dans son intégralité ici.