La vitamine D au service de la recherche en oncologie…

La vitamine D a plus d’une vertu et pourrait même jouer un rôle dans le traitement… du cancer de la prostate.

Par Laurent Feneau, publié le 15 octobre 2025

La vitamine D au service de la recherche en oncologie…

À Illkirch-Graffenstaden, dans le réputé Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (Inserm/CNRS/Université de Strasbourg), Gilles Laverny s’intéresse de longue date à la vitamine D. Ce chercheur Inserm a un crédo : mener des travaux de recherches très fondamentaux pour comprendre les mécanismes à l’œuvre, puis pousser ces découvertes vers l’application clinique pour espérer parvenir à la mise au point de nouveaux procédés thérapeutiques au service des patients. Gilles Laverny et son chef d’équipe Daniel Metzger se sont ainsi rendus compte que recourir à la vitamine D pouvait présenter un intérêt thérapeutique dans le cadre du cancer de la prostate, cancer le plus répandu chez les hommes.

Un intérêt thérapeutique certain

Grâce aux années d’expertise accumulées et aux équipements de pointe dont dispose l’institut, il leur a été possible d’identifier des analogues, c’est-à-dire des versions modifiées de la vitamine D qui maximisent les effets anti-inflammatoires ou anti-tumoraux déclenchés par son récepteur. Dans une étude récemment publiée, les chercheurs montrent qu’associer la substance anticancéreuse utilisée dans le cadre de ces chimiothérapies à un analogue de la vitamine D qu’ils ont mis au point, permettrait d’agir directement sur les cellules cancéreuses, alors que ces dernières étaient devenues résistantes au traitement. La vitamine D ne constitue donc pas le traitement en tant que tel, mais permet à la molécule anticancéreuse d’atteindre sa cible. Les chercheurs vont s’attacher à comprendre plus finement la synergie qui se met en place entre ces deux acteurs, mais quoi qu’il en soit le travail de Gilles Laverny est le premier à décrire l’intérêt d’un analogue de la vitamine D pour rétablir la chimiosensibilité dans le cancer de la prostate.

Le chemin est encore long et la prochaine étape consistera sans doute à mettre en place un essai clinique pour comparer l’efficacité d’un traitement conventionnel et d’un traitement en association avec de la vitamine D ou un analogue, auprès de patients atteints d’un cancer de la prostate et présentant une chimiorésistance.

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