L’avis de l’OMS sur les édulcorants

Alors que le questionnement sur l’efficacité réelle – voire la nocivité – des édulcorants est sans cesse ravivée, l’Organisation Mondiale de la Santé vient de publier, le 15 mai dernier, une recommandation élaborée à partir de l’analyse de 283 études publiées à ce sujet.

Par Laurent Feneau, publié le 19 mai 2023

L’avis de l’OMS sur les édulcorants

La prochaine réévaluation du Nutri-Score tient, notamment, à la rétrogradation des boissons édulcorées, compte tenu de la faiblesse de leurs avantages par rapport aux boissons sucrées. Pour sa part l’OMS déconseille tout bonnement l’utilisation de substituts au sucre de type acésulfame K, aspartame, advantame, cyclamates, néotame, saccharine, sucralose, ou stévia. En effet, selon les données disponibles sur lesquelles l’Organisation se base, les édulcorants artificiels ne contribuent pas à contrôler la masse corporelle ni à réduire le risque de maladies liées au poids.

Cap sur les sucres naturels

Selon Francesco Branca, directeur du département Nutrition et sécurité sanitaire des aliments à l’OMS, il est largement préférable de consommer des aliments contenant des sucres naturels, comme les fruits, ou des aliments et des boissons non sucrés. Il considère ainsi que les personnes devraient plutôt travailler à la réduction du goût sucré et ce, dès le plus jeune âge. Ses arguments contre les édulcorants ? Des effets indésirables et non des moindres puisque le scientifique pointe notamment un risque accru de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires. Les résultats de l’examen suggèrent également qu’il pourrait y avoir d’autres conséquences dangereuses, telles que l’augmentation du risque de décès prématuré chez les adultes.

Il est à noter que la recommandation ne s’applique pas aux produits de soins personnels et d’hygiène contenant des édulcorants non sucrés, ni aux sucres hypocaloriques ou aux alcools de sucre (polyols). Par ailleurs, elle est considérée comme « conditionnelle », le lien identifié entre les édulcorants et les résultats de la maladie pouvant être troublé par des schémas complexes d’utilisation des édulcorants et par les caractéristiques des participants à l’étude.

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