Le French Gut Kids, vous connaissez ?

Lancé en septembre 2022, le projet French Gut, piloté par l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement et l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), et soutenu par des partenaires publics et privés, s’est donné pour objectif de collecter 100  000 échantillons de selles d’ici 2029. Avec le French Gut Kids, le but est d’y ajourer les échantillons fécaux de 10 000 enfants et adolescents de 3 à 17 ans, malades ou en bonne santé, d’ici à 2029. Selon le journal Le Monde, l’opération vise à approfondir les connaissances sur le microbiote, à étudier l’effet de l’alimentation, du mode de vie et de l’environnement familial, voire à explorer l’éventuelle transmission de bactéries de parent à enfant. D’autant plus que « les maladies inflammatoires chroniques intestinales, le diabète, etc., commencent de plus en plus tôt », avertit Alexis Mosca, spécialiste des maladies digestives de l’enfant à l’hôpital Robert-Debré (AP-HP).

Vers une cartographie du microbiote ?

Les études ont déjà débuté pour la population adulte. Ce projet de recherche participative compte à ce jour 30 000 échantillons de volontaires, dont 5 000 ont été séquencés. L’enjeu est de répondre à une « question brûlante » :« le microbiote est-il un facteur central dans telle ou telle pathologie ? », précise le professeur Robert Benamouzig, chef du service de gastro-entérologie et d’oncologie digestive à l’hôpital Avicenne (AP-HP), à Bobigny (Seine-Saint-Denis).

L’état du microbiote pourrait aussi être un baromètre de réponse à certains traitements. Ainsi, plusieurs études cliniques ont montré que les patients ayant un écosystème diversifié répondent plus favorablement à un traitement d’immunothérapie contre certains cancers.

A terme, l’objectif est de dresser une cartographie du microbiote intestinal en France et d’identifier les caractéristiques d’un microbiote d’une personne en bonne santé ou, au contraire, d’un microbiote « déséquilibré » qui serait prédictif de maladie. L’idée est de construire des normes, à l’instar des analyses biologiques sanguines. Mais on en est encore loin.

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