Le fromage est-il un produit plus durable que la viande rouge ?
Les ordres de grandeur les plus connus, qui placent la viande rouge loin devant le fromage en matière d’impact environnemental, comportent de nombreux angles morts. Planet-score propose une réponse plus nuancée…

Les produits issus de l’élevage impliquent de nombreux enjeux interconnectés : biodiversité, climat, préservation des sols et de la ressource en eau… Autant de paramètres, positifs ou négatifs pour l’environnement, qui sont à la croisée des analyses scientifiques et de choix politiques explique le journal Le Monde dans un article récent. En effet, le mode d’évaluation choisi divise les scientifiques, notamment parce qu’il conserve un certain nombre d’angles morts : l’usage de pesticides ou d’engrais de synthèse, les possibles bénéfices environnementaux liés au mode de production ou le bien-être animal pèsent peu, voire pas du tout, dans l’équation. A contrario, le dispositif Planet-score, propose une évaluation particulièrement panoramique. Son référentiel de 25 indicateurs cherche à refléter « le respect des limites planétaires, à rendre compte des valeurs environnementales et du caractère circulaire, et soutenable et résilient des systèmes de production agricole et agroalimentaire », détaille Sabine Bonnot, directrice scientifique de Solid Groups Institute, organisme à l’origine du dispositif.
Une bonne note pour les appellations d’origine protégée (AOP).
Il apporte ainsi de la nuance à certaines idées reçues. Il est par exemple possible, pour un steak de bœuf, d’obtenir une meilleure note que certaines compotes de pommes… à condition d’être produit dans des conditions bien particulières (100 % du temps en prairie naturelle, non labourée et entourée de haies, 99 % d’alimentation à l’herbe et au foin, aucun pesticide ou engrais de synthèse et aucun antibiotique). Du côté du fromage, la très haute qualité environnementale est elle aussi possible, mais encore plus rare que pour la viande. En cause : la nourriture nettement plus riche des vaches, chèvres et brebis laitières, toujours à partir de maïs, de colza ou de soja, pour augmenter la lactation. Les fromages les mieux notés sont à chercher du côté des appellations d’origine protégée (AOP). En particulier le reblochon fermier, le bleu de Gex, la fourme d’Ambert, le beaufort, le beurre et la crème d’Isigny… « Ce qui pose problème pour le fromage, c’est l’orientation croissante des systèmes laitiers vers la réduction de l’herbe et du pâturage sur prairies naturelles, explique Sabine Bonnot. En conclusion, c’est donc bien le mode de production extensif – le fameux « moins mais mieux » –, associé à une hausse de la part du végétal dans l’assiette, qui peut aiguiller au cas par cas les consommateurs vers des choix plus vertueux pour la planète, à condition que l’information environnementale leur soit accessible.
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