Le label HVE sur la sellette
Le label Haute Valeur Environnementale a été instauré en France en 2011, avec pour but de promouvoir et revaloriser les modes de production agricole particulièrement respectueux de l’environnement. S’il a essuyé des critiques dès sa création, celles-ci s’amplifient actuellement.
Le label HVE est supposé garantir les pratiques agricoles tout en préservant l’écosystème naturel et en réduisant au minimum la pression sur l’environnement. Or, malgré un premier durcissement des conditions de certification, une requête a été déposée devant le conseil d’Etat par un collectif – composé d’associations de consommateurs, de défense de l’environnement et de la santé, d’agriculteurs ou d’entreprises biologiques – arguant de tromperie sur le consommateur. En effet, une enquête réalisée par Interfel montre que ce dernier surestime largement la qualité et l’impact du label, notamment en termes de cahier des charges et de contrôle.
Un déploiement rapide
Bien sûr, les intentions du label sont on ne peut plus louables. Sur la base des 4 piliers que sont la biodiversité, la stratégie phytosanitaire, la gestion de la fertilisation et de la ressource en eau, les exploitations voient leur activité examinée, leurs pratiques leur faisant gagner ou perdre des points. Résultat, en quelques années, le nombre d’exploitations certifiées a fortement augmenté. Trop selon certains qui mettent en doute les motivations environnementales et y voient davantage un opportunisme marketing. D’autant que le label est octroyé sur la moyenne des points* ce qui permet à certains d’être certifiés avec de sérieuses lacunes.
Le collectif reproche donc au gouvernement ce manque d’exigence et demande au conseil d’Etat de se prononcer sur la promesse non tenue avancée par le nom même du label. Il lui réclame également de stopper le greenwashing et de faire reconnaître la tromperie sur le consommateur. Pour ce faire, il s’appuie sur différentes études, notamment de l’Office Français de la Biodiversité, montrant que le degré d’exigence du label n’est pas plus élevé que celui de la moyenne des exploitations nationales. Mais également sur le fait que les intrants chimiques restent autorisés…
*Le label AB (Agriculture Biologique) requiert quant à lui une obligation de performance sur tous ses critères.