Le végétarisme et l’enfant : quels sont les risques de carences?
Si tout régime restrictif en protéines animales peut présenter un risque de carence en micronutriments chez l’enfant, tous les régimes ne se valent pas et le végétarisme n’est pas à rejeter systématiquement. Une méta-étude permet de faire le point sur les risques de carences et les micronutriments concernés.
Comme pour les adultes, plus le régime choisi est restrictif, plus le risque de carences chez l’enfant sera élevé. Une méta-étude, publiée par le Dr Jean-Pierre Chouraqui du CHU de Grenoble dans la revue scientifique Nutrients, fondée sur 122 articles parus entre 1980 et 2023, met en perspectives les différents choix alimentaires et les risques éventuels encourus. Ainsi, les régimes macrobiotique ou végétalien seront plus risqués qu’un régime lacto-ovo-végétarien, lequel sera plus varié, équilibré et complet, notamment parce qu’il ne fait pas l’impasse sur les produits laitiers. L’auteur de l’étude a ainsi établi une liste des principaux éléments susceptibles d’être présents en quantité insuffisante dans le cas de restriction d’aliments d’origine animale. Parmi ceux-ci, on notera principalement la vitamine B12, le fer, le zinc, l’iode et la vitamine D.
Le suivi d’un professionnel de santé
Par conséquent, les régimes macrobiotique et végétalien sont peu recommandés par le Dr Chouraqui pendant la grossesse et l’enfance. Et dans tous les cas, il conseille une supervision médicale régulière, afin de rappeler les risques encourus à ne pas suivre les recommandations. Il indique effectivement que les carences – outre les micronutriments – peuvent également concerner les apports en énergie, en protéines, en acides gras polyinsaturés à longue chaîne oméga 3 et en calcium. Au final, si d’un point de vue étique, le pédiatre respecte les choix alimentaires des parents, il souligne la nécessité d’éduquer et de suivre ces populations spécifiques, afin de considérer de façon individuelle et ciblée la question de la supplémentation en micronutrioments.