Les substituts au sel de table sont-ils nocifs ?
Les substituts au sel de table, à base de potassium, peuvent présenter des risques pour la santé. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) recommande d’informer davantage les consommateurs.

Les populations dont la consommation de sel est trop élevée se tournent parfois vers des substituts de sel sans savoir que ces produits ne sont pas sans risque. Ces produits sont à base de chlorure de potassium. Leur consommation peut notamment se révéler potentiellement dangereuse pour les personnes ayant comme antécédents médicaux une hypertension artérielle, une insuffisance cardiaque, rénale ou encore un diabète. Pour ce type de populations fragilisées, en particulier celles dont l’excrétion rénale de potassium est altérée, la consommation de ces substituts peut conduire à une concentration trop élevée de potassium dans le sang (ou hyperkaliémie, définie pour environ 5,5 millimoles par litre, soit 215 mg/l chez les adultes) et, dans certains cas, avoir des effets néfastes sur la fonction cardiaque.
Quelles manifestations cliniques liées à l’excès de potassium ?
Les manifestations cliniques de l’hyperkaliémie légère à modérée sont généralement non spécifiques, par exemple une faiblesse généralisée, une paralysie, des nausées, des vomissements et une diarrhée. Une hyperkaliémie élevée (supérieure à 6,5 millimoles par litre, soit environ 254 mg/l) peut conduire à des signes cliniques variables selon la cause et l’état de santé du patient : les plus dangereux sont des troubles du rythme cardiaque, potentiellement mortels. Les risques liés à l’excès de potassium sont majorés par la déshydratation, chez les personnes âgées notamment.
Les pouvoirs publics ont donc été alertés sur les dangers encourus par les consommateurs du fait d’un manque d’information sur les étiquettes concernant l’utilisation des sels de potassium, en particulier pour les personnes non suivies ou mal suivies présentant une des affections qui majorent le risque. Il a été suggéré d’ajouter des mentions sur les produits concernés, comme : « Les personnes traitées pour hypertension artérielle, diabète, insuffisance cardiaque ou ayant une fonction rénale réduite sont invitées à ne consommer le produit que sous contrôle médical. »
Source : Sandrine Wetzler, PhD, chef de projets scientifiques – Mission nutrivigilance, Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses)
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