Obésité, surpoids et médias : distinguer le vrai du faux…

La perte de poids est fréquemment présentée comme une préoccupation majeure dans les médias et sur les réseaux sociaux, mais quelles approches thérapeutiques sont réellement pertinentes pour les personnes en situation d’obésité ?

Par Laurent Feneau, publié le 09 mai 2024

Obésité, surpoids et médias : distinguer le vrai du faux…

Toutes les données scientifiques et cliniques actuellement disponibles soulignent que, pour être efficace, la prise en charge de l’obésité doit être multidisciplinaire et tenir compte du contexte et de l’environnement propre à chaque personne. Sur le plan des médicaments, un traitement de première génération, l’orlistat, a longtemps été prescrit aux patients souffrant d’obésité (IMC > 30 kg/m²). Cette molécule fonctionne en bloquant l’action d’une enzyme qui permet l’absorption des graisses. Néanmoins, bien qu’une réduction du risque de diabète ait été observée, son efficacité demeure assez limitée.

Ces dernières années, d’autres avancées thérapeutiques se sont matérialisées grâce au développement d’une nouvelle classe de médicaments contenant généralement soit du liraglutide, soit du sémaglutide. Ces deux molécules analogues du GLP-1 ont notamment pour effet d’augmenter la sensation de satiété, et donc de permettre aux personnes de mieux contrôler leurs apports alimentaires

Vous avez dit « coupe faim » ?

Dans les médias, les analogues du GLP-1 sont souvent désignés comme des « coupe-faim ». Un terme que certains médecins estiment être inadapté. En effet, ces médicaments régulent l’appétit et augmentent la sensation de satiété. Résultat : l’envie de manger n’est plus une préoccupation centrale et permanente, et les patients reprennent le contrôle de leur appétit, sans pour autant que toute sensation de faim disparaisse.

Une chose est sûre : si ces médicaments peuvent aboutir à une perte de poids importante aucune molécule « miracle » ne pourra à elle seule mettre fin à l’obésité. Rappelons en effet que l’obésité est un problème de santé publique global pour lequel il nécessaire de continuer à proposer une prise en charge complète, interdisciplinaire et adaptée aux problématiques spécifiques à chaque individu.

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