AFDN 2022

En attendant les 60es Journées d'Études de l'AFDN les 27, 28 et 29 octobre prochains, Ghislain Grodard-Humbert, président de l'AFDN, revient sur la programmation de cette édition anniversaire pas tout à fait comme les autres...

Propos recueillis par Laurent Feneau, publié le 02 décembre 2022

AFDN 2022

Vous avez intégré au programme de cette année une session satellite intitulée « Quid du microbiote en pédiatrie » qui se déroulera le 28 octobre en milieu d’après-midi. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Aujourd’hui, le microbiote se révèle prépondérant dans le développement de maladies inflammatoires, métaboliques ou neurologiques. Aussi, les chercheurs peuvent désormais établir le lien entre altération du microbiote et obésité, diabète, maladies chroniques de l’intestin, allergies, anxiété, dépression et même autisme.

Par ailleurs, la mise en place du microbiote débutant en périnatalité, le diététicien peut être amené à conseiller la femme enceinte, allaitante, mais aussi le parent d’un très jeune enfant, au moment de la diversification alimentaire, afin de mettre en place un microbiote optimisé avant l’âge de 3 ans.

Nous avons donc souhaité donner la parole à des pédiatres et chercheurs pour faire le point sur l’actualité scientifique dans ce domaine qui évolue très vite. Leurs interventions traiteront notamment de l’installation du microbiote colonisateur dans le très jeune âge, de la prévention des allergies de l’enfant par une stratégie nutritionnelle maternelle avec des prébiotiques ou encore de la transplantation fécale curative en pédiatrie.

Cette session est organisée en collaboration avec le CEDE (Club européen des diététiciens de l’enfance).

 

Le 29 octobre (matin), une conférence plénière sur « la place du diététicien dans la société et le système de santé » aura lieu ; cette place a-t-elle beaucoup évolué ces dernières années ?

Depuis la création de leur métier dans les années 1950, les diététiciens ont cherché à s’adapter aux changements constants des besoins de santé, mais également à faire évoluer leur formation. Ainsi, ils ont travaillé à compléter et à élargir leur champ d’expertise et leur reconnaissance auprès des instances officielles mais aussi auprès des populations.

Ces derniers temps, on assiste à une prise de conscience, certes tardive, de ce qui était considéré comme une évidence mais de plus en plus corroboré par des preuves scientifiques : le comportement alimentaire et l’état nutritionnel sont des facteurs déterminants de santé. Désormais, il est admis qu’en agissant sur ces leviers, il est possible d’améliorer la prévalence et l’incidence de nombreuses pathologies. Le diététicien est donc de plus en plus reconnu dans son rôle de professionnel de santé. Cela s’illustre par son positionnement dans différents parcours de soins (obésité, cancer) permettant le remboursement de consultations, ainsi que son passage en catégorie A de la fonction publique hospitalière et territoriale. Cette session aura pour but de comparer la place du diététicien dans les différents pays francophones afin d’identifier des leviers d’action et de poursuivre ainsi les travaux de l’AFDN sur ce sujet.

 

Enfin, quels sont les projets de l’AFDN pour 2023 ?

Pour ces prochains mois, l’AFDN s’est fixé plusieurs objectifs. Il s’agira tout d’abord de poursuivre, en collaboration étroite avec le ministère de la Santé et de la Prévention et celui de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le projet d’universitarisation de la formation initiale selon le modèle européen Licence-Master-Doctorat (LMD). Sur ce point, l’AFDN se positionne en faveur de la création de masters et d’un doctorat afin que les diététiciens et les diététiciennes deviennent de véritables acteurs dans le champ de la recherche – au-delà de la seule recherche en soins – et de l’enseignement universitaire. Parallèlement, nous souhaitons participer au groupe de travail officiel piloté par la Direction générale de l’offre de soins dans le cadre du Ségur sur la réingénierie de la formation initiale (initialement prévu en juillet 2021) et positionner le diététicien dans la formalisation de nouveaux parcours de soins. Nous poursuivrons également nos efforts en vue d’obtenir l’accès à la prescription de compléments nutritionnels oraux en ville comme en établissements de soins.

Enfin, 2023 sera l’occasion pour l’AFDN de promouvoir le positionnement des étudiants au sein de l’association, et d’inclure les enjeux environnementaux, économiques et sociaux de l’alimentation aux préoccupations de santé en renforçant leur rôle en matière de promotion d’une alimentation saine et durable.

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