24e Entretiens de Nutrition de l’Institut Pasteur de Lille

Les Entretiens de Nutrition se tiendront le jeudi 1er juin 2023 à Lille. Le Dr. Jean-Michel Lecerf, chef du service Nutrition et Activité Physique de l’Institut Pasteur de Lille, a accepté de répondre à nos questions.

Par Laurent Feneau, publié le 13 avril 2023

24e Entretiens de Nutrition de l’Institut Pasteur de Lille

Comment sera organisé le congrès cette année ? Sera-t-il hybride ? 

Le congrès sera hybride cette année : possibilité de le suivre en présentiel ou en visioconférence. Nous espérons avoir un grand nombre de participants en présentiel . Les Entretiens de Nutrition 2023 se dérouleront sur une seule journée au lieu des deux journées habituelles. Car nous avons également organisé cette année Les Printemps de la Prévention qui se sont déroulés du 28 au 30 mars 2023. 

 « 1000 premiers jours de l’enfant : un enjeu majeur en prévention ». Pourquoi avoir choisi ce thème ? 

En tant qu’acteurs de prévention, ce thème est central pour nous. Il mérite d’être mieux connu. Le congrès s’adresse aux diététiciens et médecins nutritionnistes mais également aux gynécologues, sages-femmes et pédiatres. L’exposome se définit comme l’ensemble des expositions extérieures auxquelles est soumise une personne. Et cela démarre dès la fécondation. Cela comprend l’exposition aux odeurs, aux bruits, au stress, à l’alimentation de la mère (et du père.), au tabac et/ou à l’alcool, au microbiote vaginal lors de l’accouchement par voie basse… L’ensemble de ces éléments a un impact sur l’épigénétique, c’est-à-dire sur l’expression des gènes. 

Votre intervention s’intitule : « Le modèle des famines périnatales ». Pouvez-vous nous en dire plus ? 

En 1942-43, une famine a été imposée en Hollande par le régime nazi. Les femmes enceintes soumises à une restriction alimentaire durant leur grossesse ont, sans surprise, accouché de bébés de petit poids de naissance comparé à d’autres femmes ayant vécu à la même période et ayant eu un régime alimentaire normal. De manière intéressante, une augmentation du risque cardiométabolique a été observé chez ces enfants et ce sur plusieurs générations. Ayant été privés de nourriture et ayant fonctionné en mode économe in utero, ces enfants avaient une tendance plus importante que la moyenne à stocker au niveau abdominal une fois la nourriture disponible de manière abondante. On parle d’un phénotype d’épargne métabolique. Ce phénomène a également été observé en Ukraine lors de la restriction alimentaire imposée par Staline en 1932 et 1933 (Holodomor) ou lors des famines chinoises. Ces données invitent à la prudence concernant l’alimentation durant la grossesse : pas de restrictions inappropriées. 

Dans la même rubrique
hépatite C
  • À la une
  • Actualités
  • Recherche - Science
allergies
  • À la une
  • Actualités
  • Recherche - Science