Alimentation végétale : argument santé VS argument écologique

Et si prôner d’abord les bienfaits pour la santé – plutôt que l’argument écologique – se révélait un angle d’attaque plus efficace pour convertir les populations à une alimentation végétale ?

Par Laurent Feneau, publié le 16 décembre 2025

Alimentation végétale : argument santé VS argument écologique

C’est ce que recommande une équipe de recherche dont les travaux pointent le fait que la population a connaissance de l’impact environnemental des régimes alimentaires carnés, mais que cela ne suffit pas à faire reculer la consommation de viande. À partir d’un échantillon représentatif de la population française, les chercheurs ont d’abord évalué les connaissances moyennes sur les avantages relatifs des régimes alimentaires végétaux pour différentes dimensions. Les personnes interrogées ont en moyenne une bonne connaissance de l’impact environnemental des régimes alimentaires à base de végétaux (gaz à effet de serre, utilisation des terres), mais sous-estiment considérablement leurs bienfaits pour la santé. Les résultats semblent ainsi indiquer que la société est principalement divisée en deux groupes : ceux qui ont une opinion positive des régimes alimentaires à base de plantes dans tous les domaines, et ceux qui voient moins d’avantages dans les régimes alimentaires à base de plantes dans tous les domaines. Ce travail ouvre une piste de réflexion prometteuse sur le rôle des campagnes d’information dans le changement des habitudes alimentaires individuelles.

 

Vers un changement des comportements ?

Au-delà, l’étude confirme que le public est bien informé quant à l’impact délétère de la consommation de viande, tant sur l’environnement que sur le bien-être animal. Elle montre notamment que les personnes interrogées ont une idée assez précise des ordres de grandeur en jeu, et savent, par exemple, que produire la même quantité de protéines avec du bœuf peut générer 100 fois plus de carbone qu’avec des pois. Pourtant ces connaissances, loin de déclencher un changement massif des comportements, provoquent surtout un malaise individuel. Informées, oui ; concernées, certes… mais peu ou pas prêtes à modifier le contenu de leur assiette.

Finalement, les résultats obtenus par l’équipe de chercheurs suggèrent que l’absence de diminution de la consommation de viande à l’échelle nationale repose en majeure partie sur l’idée, médicalement fausse mais très répandue, qu’un régime comportant une faible quantité de viande reste toujours plus sain qu’un régime entièrement végétal. Ces travaux ouvrent donc un nouvel angle d’attaque plus efficace pour convertir les populations à l’alimentation végétale, en prônant d’abord l’argument de santé plutôt que l’argument écologique.

 

Référence : Ricardo Azambuja, professeur associé en management, EDHEC Business School / Anahid Roux-Rosier Professeure associée, Fundação Dom Cabral / Sophie Raynaud Assistant Professor, Excelia

 

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