« Steak végétal » : la fin d’une dénomination
« Steak » ou « burger végétal » : l’interdiction de ces appellations, voulue par la France, a été votée au Parlement européen
Les eurodéputés viennent d’adopter un amendement visant à prohiber, pour les produits végétaux, les appellations faisant référence à la terminologie de la viande. Selon le journal Le Monde, la mesure vise directement les substituts végétaux à la viande, souvent à base de légumineuses ou de céréales. L’adoption de cet amendement n’était pourtant pas acquise. Issu du même camp que Céline Imart, le président du groupe PPE, l’Allemand Manfred Weber, a même émis une note discordante, en conférence de presse, mardi. « Pour moi, ce n’est pas du tout une priorité, a-t-il expliqué. Les consommateurs ne sont pas stupides lorsqu’ils font leurs courses en supermarché. »
La France en première ligne
Ces dernières années, la France a été le fer de lance de la tentative de mettre fin à ces appellations. A deux reprises depuis 2022, le gouvernement français a pris des décrets les interdisant. Tous deux ont été retoqués par le Conseil d’Etat, au motif que la France seule ne pouvait prendre une telle interdiction dans le cadre du marché unique européen. L’affaire avait été portée devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), qui avait confirmé, le 4 octobre 2024, qu’un Etat n’avait pas la compétence pour légiférer de façon autonome. Mais la CJUE avait aussi conclu, dans sa décision, qu’interdire ces termes n’améliorerait pas l’information au consommateur, le privant au contraire d’une information sur l’usage du produit. « Ce n’est jamais la protection des consommateurs qui justifie les décrets pris au niveau français et cet amendement européen, conclut Nicolas Bureau, juriste à la Fondation droit animal. La motivation est surtout la protection des acteurs en place, ceux des filières viande. Il y a la peur d’ouvrir la porte à un secteur émergent. »
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