En 2025, l’insuline reste inaccessible à des millions de diabétiques…
Découvert au début du XXe siècle, ce médicament qui a révolutionné la prise en charge du diabète, demeure inabordable pour un très grand nombre de patients.

On estime que, dans l’ensemble, seule une personne sur deux dans le monde souffrant de diabète de type 2 a accès à l’insuline dont elle a besoin. En Afrique cette proportion est encore plus mauvaise, puisqu’on estime que seul un patient sur sept peut se procurer l’insuline nécessaire à sa prise en charge. Cette situation, qui concernait essentiellement les pays à revenus faibles et intermédiaires, touche aussi, depuis quelques années, les États-Unis. On estime que le prix très élevé de l’insuline dans ce pays oblige environ 16,5 % des personnes qui en ont besoin à rationner son utilisation (en retardant la prise ou en diminuant la dose, par exemple).
Le rôle essentiel des gouvernements
Pour faciliter l’accès au traitement, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) propose de retenir huit dimensions : la recherche et l’innovation, la production, la réglementation, la mise sur le marché et le remboursement, l’approvisionnement, la prescription, la dispensation et l’utilisation. Dans le cas de l’accessibilité de l’insuline, ce cadre d’analyse nous apprend notamment qu’à chaque étape, les gouvernements ont un rôle important à jouer. Il s’agit non seulement de financer la recherche pour de nouvelles technologies mais également d’envisager une production locale et une production publique. Face à la faible action des gouvernements, l’OMS a lancé, en 2019, un programme de préqualification pour l’insuline, destiné à faciliter l’entrée de nouveaux producteurs sur le marché. Pourtant, à ce jour, peu de fabricants ont déposé un dossier. Pour accroître la concurrence, les gouvernements doivent encore harmoniser et simplifier les procédures, tout en soutenant l’entrée de nouveaux fabricants sur les marchés. Au final, les auteurs de l’article paru dans The Conversation, concluent que, sans une action déterminée, les inégalités continueront de se creuser. Garantir l’accessibilité de l’insuline n’est pas seulement une question de santé publique : c’est un enjeu de justice sociale et de droits humains.
– Références : Stéphane Besançon, Associate Professor in Global Health at the Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) / CEO NGO Santé Diabète, Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) – David Beran, Chercheur et professeur au sein du Service de médecine tropicale et humanitaire des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), Université de Genève
– Lire l’article dans son intégralité ici.