Programme national nutrition santé (PNNS) : quelles nouvelles recommandations ?
Caroline Méjean, directrice de recherche au sein de l’unité MOISA à Montpellier, et co-pilote du travail d’expertise ayant conduit à l’élaboration des nouvelles recommandations du futur PNNS, répond à l’INRAE et lève le voile sur le nouveau dispositif.

– Quels sont les enjeux de santé publique qui amènent à revoir le plan national nutrition santé ?
Le PNNS a joué un rôle important dans l’amélioration des habitudes alimentaires et de l’état de santé de la population française au cours des dernières décennies. Cette nouvelle version doit s’inscrire dans les orientations de la Stratégie Nationale Alimentation Nutrition Climat (SNANC), intégrant ainsi de nouveaux enjeux. En particulier, les enjeux environnementaux face au changement climatique nécessitent une approche plus holistique de notre alimentation basée sur une approche « système alimentaire ».
– Quelles mesures préconise le rapport pour une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux ?
Nous avons recommandé d’utiliser l’approche « combinaison de stratégies » (modélisation, avis experts, ajustement des apports modélisé aux données scientifiques sur la santé et l’environnement) des Pays-Bas et du Danemark pour la mise à jour des prochains repères alimentaires et d’inclure un grand nombre de critères de durabilité environnementale comme le climat, l’écotoxicité, l’usage des sols, l’utilisation d’eau, l’eutrophisation, ou la biodiversité. Il s’agit aussi de définir un seuil maximal de consommation pour l’ensemble des viandes. Enfin, nous avons recommandé d’adopter une approche régime alimentaire dans le cadre de la promotion des recommandations en fournissant des informations claires sur la place de la viande et des produits animaux dans l’assiette.
– Quelles solutions proposez-vous pour lutter contre la précarité alimentaire ?
Le modèle français de lutte contre la précarité a besoin d’évoluer. Les produits distribués ne peuvent plus seulement être ceux délaissés par les consommateurs les plus favorisés. Il faut passer d’un système de don à un système d’achat avec un refléchage des moyens publics déjà engagés vers le tiers-financement[1] et le groupement d’achats, voire la sécurité sociale de l’alimentation si les expérimentations s’avèrent concluantes. Il s’agit aussi de mettre en place un guichet budgétaire unique mais avec une organisation, une gestion et une gouvernance territoriale locale afin d’ajuster aux besoins et ressources des territoires.
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